(Extrait de Feu Ardent N°1)

               Le nom de notre journal     

Le foulard que tu portes avec fierté car il distingue TA TROUPE, symbole de ce qui nous est propre, nos traditions, notre histoire, le foulard que l'on a vu dans ces villages qui nous laissent tant de souvenirs : Mortain, La Ferté sur Aube,  Lyons la Forêt, St Josse, Westhalten,  foulard  qui, au crépuscule révèle si bien ta présence au détour du chemin car il est vif comme le feu jeune et puissant jaillissant du fagot les soirs de bivouac,             porte comme lui signe de joie et d'espérance.

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               (Extrait du N°3 de Feu Ardent)

              BRAVO POUR LE CRAN !

                 Il est six heures du soir.  Le soleil décline sur les forêts de sapins enneigés. Au dessus de la Chapelle des Bois, la montagne se dresse brutalement, surplombée par une paroi rocheuse verticale;  Sous la pente abrupte, à l'endroit précis où s'élève la muraille de pierre, se déplace lentement une longue chenille noire : la troupe 1°Lambersart...

      Cela fait trois heures que l'on marche. Trois heures dans la neige à la recherche de la faille qui permettra de grimper sur le plateau. A notre gauche, la pente qui dévale vertigineusement sur deux cent mètres. A notre droite, le rocher qui nous domine de huit ou neuf mètres. Sous nos pas, un chaos, un éboulis de roches sournoisement recouvertes par la neige et devant nous les embûches des sapins aux racines agrippés à la pente.

Chaque pas est une épreuve. Nos pieds sont trempés,

Il faut s'assurer de l'endroit où l'on marche, s'accrocher aux branches d'arbres au risque de glisser et de tomber, se faufiler entre les sapins, faire passer son sac à dos et la paire de skis de fond et de bâtons portés sur l'épaule.   C'est dur.  La progression est difficile. La fatigue se fait vraiment sentir. La fatigue et la peur. Surtout la peur.                                                   

Et il est sept heures et il commence à faire noir...   

  Alors c'est là, que tu as compris , toi, jeune scout,  qu'il fallait serrer les dents, rassembler toute ta volonté pour avancer coûte que coûte. Tu as compris qu'il n'aurait servi à rien de se plaindre de s'arrêter  ou d'attendre une aide quelconque.  Tu as compris que tu ne devais compter que sur toi même pour arriver en haut, que tu étais pleinement responsable de ta marche et par là de la marche de toute la troupe.     Alors tu as pris sur toi, rassemblant tout ton courage, tu t'es dit que tu allais continuer  malgré la peur et le mal que tu avais, essayant d'aider les autres plus en difficultés que toi.    Et la marche a continué en silence...  

Et c'est grâce à toi, grâce à vous tous,  qu'une heure plus tard,  la troupe se regroupait sur le plateau dans l'obscurité. Nous avions franchi la frontière : nous étions en Suisse.                      

 Mais c'est une tout autre frontière que tu as aussi dépassé ce soir là , frère scout, c'est celle de tes propres limites, celle de l'effort et du courage.                                                      

Ce fut une victoire... Bravo pour le cran !

Les souvenirs de camps s'effacent et s'il en reste,  ce sont ceux des moments où on en a le plus "bavé".   Celui de cette montagne restera longtemps gravé dans notre mémoire...

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